Selon les chiffres les plus récents dévoilés récemment par Statistiques Canada, les acquisitions étrangères de sociétés sous contrôle canadien, en particulier dans les secteurs de la fabrication et du pétrole et du gaz, ont entraîné une hausse de 10,6 % du contrôle étranger de l’économie canadienne en 2007. Par ailleurs, l’actif sous contrôle canadien a augmenté de 9,9 %, principalement dû à la mainmise de plus en plus importante des institutions financières canadiennes.
En 2007, les sociétés sous contrôle étranger ont représenté 21,3 % de l’actif de l’économie, en légère hausse par rapport à l’année précédente (21,1 %). Deux secteurs d’activités ont plus particulièrement été affectés par ce mouvement de prise de contrôle. D’abord, dans le secteur de la fabrication, l’actif sous contrôle étranger a augmenté de 16,4 % tandis que l’actif sous contrôle canadien baissait de 8,2 %. Pour le secteur du pétrole et du gaz, qui fait la convoitise de bien des gestionnaires, l’actif sous contrôle étranger a augmenté de 24,1 %, soit une croissance plus de deux fois plus élevée que la hausse de 10,1 % de l’actif sous contrôle canadien.
Pour la première fois depuis 1999, les sociétés sous contrôle étranger ont détenu plus de la moitié (52,8 %) de l’actif du secteur de la fabrication en 2007 – qui était de 46,8 % en 2006. Cette hausse était en grande partie attribuable aux acquisitions dans les secteurs des métaux de première transformation et du bois et du papier. En outre, les entreprises sous contrôle étranger ont produit 53,8 % des revenus du secteur de la fabrication et 51,4 % de ses bénéfices. Il semble donc que les entreprises sous contrôle étranger sont moins rentables que celles sous contrôle canadien.
Selon le Progressive Economics Forum, même si Statistique Canada a choisi de ne pas dévoiler les chiffres pour le secteur de l’extraction minière pour 2007, on peut évaluer que c’est ce secteur qui a le plus été frappé par la perte de contrôle canadien. En se basant sur les chiffres de 2006, ils évaluent que de 2005 à 2006 le contrôle de ce secteur de l’économie canadienne par les étrangers serait passé de 12 % à 48 %. De 10 milliards $ qu’ils étaient en 2005, ils seraient passés à 54 milliards $ en 2006. Il est probable que la barre du 50 % a été franchi en 2007, vu les nombreuses acquisitions récentes.
Il est aussi possible de mesurer le contrôle étranger en se basant sur les revenus et les bénéfices d’exploitation que gagnent les entreprises au Canada. En 2007, les bénéfices d’exploitation des sociétés sous contrôle canadien ont enregistré une hausse de 6,5 %, comparativement à une progression de 1,0 % pour les entreprises sous contrôle étranger. Les sociétés sous contrôle étranger ont néanmoins représenté 26,2 % des bénéfices d’exploitation des sociétés actives au Canada. On peut se demander si cette baisse de bénéfice est réelle ou si elle ne fait pas partie de ces manigances comptables de firmes multinationales qui « transfèrent » les bénéfices vers les pays qui ont les taux d’imposition les plus bas, comme dans les Îles Caïmans.
Dans le secteur de la finance et des assurances, le sous-secteur de l’intermédiation financière par le biais de dépôts, qui comprend les banques, a affiché les plus petites proportions sous contrôle étranger, soit 8,3 % de l’actif, 7,8 % des revenus et 6,7 % des bénéfices. C’est tout simplement parce que secteur est protégé de la concurrence étrangère.
Les États-Unis ont continué à dominer parmi les sociétés sous contrôle étranger exerçant une activité au Canada. En 2007, les sociétés sous contrôle américain détenaient 54,7 % de l’actif sous contrôle étranger et ont généré 59,3 % des revenus d’exploitation et 54,4 % des bénéfices. Comparativement à ce qu’elles étaient l’année précédente, ces proportions ont toutes légèrement augmenté. L’accroissement de ces parts était attribuable à des acquisitions de sociétés qui auparavant étaient sous contrôle d’entreprises canadiennes et de l’Union européenne. Cette situation a été particulièrement observée dans trois secteurs de la fabrication, soit dans les véhicules automobiles et les pièces, dans le bois et le papier ainsi que dans les métaux de première transformation.
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