À l’occasion du 8 mars, 6000 Québécoises œuvrant dans les 101 entreprises d’économie sociale en aide domestique (EÉSAD) du Québec, ont pris la plume pour écrire au Premier ministre Jean Charest. Elles lui ont non seulement souligné leur engagement quotidien auprès de milliers d’aînés partout au Québec dans la livraison de services essentiels à leur soutien à domicile, mais ont aussi réclamé que la promesse du gouvernement de faire de chez soi le premier choix doit absolument se traduire par des engagements financiers concrets dans son prochain budget.
Il faut rappeler, comme OikosBlogue le signalait dans un texte précédent, que la ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault, a annoncé un financement supplémentaire de 3,5 millions de dollars pour le programme d’exonération financière pour les services d’aide domestique (PEFSAD) destiné à la clientèle en octobre 2009 et a ensuite imposé aux entreprises, en décembre 2009, d’autofinancer cette mesure dès le 1er avril prochain. Si on ajoute à cela la hausse des coûts salariaux et de la cotisation à la CSST, l’ensemble des EÉSAD se retrouve avec un manque à gagner de plus de 8 millions d’ici quelques mois seulement. Les entreprises n’auront d’autre choix que de refiler la facture aux clients.
« Chaque dollar investi par le gouvernement dans le réseau des EÉSAD, soit dans les entreprises ou dans le PEFSAD qui soutient financièrement les clients, est extrêmement rentable à plus d’un titre. Personne ne peut contester aujourd’hui qu’il est de loin préférable d’un point de vue financier pour le gouvernement de soutenir les personnes âgées à domicile le plus longtemps possible, le contraire étant mille fois plus coûteux au trésor public. Le gouvernement est triplement gagnant puisque les EÉSAD sont créatrices d’emplois, parfois un des plus gros employeurs dans certaines régions, et participent à lui faire bénéficier de revenus qui lui échapperaient sur le marché noir, » a souligné J. Benoit Caron, directeur général de la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec.
Rappelons qu’il y a 101 EÉSAD au Québec qui emploient environ 6 000 personnes et offrent à 79 000 clients, dont environ 80 % ont 65 ans et plus, 5.5 millions d’heures de services annuellement. La clientèle de ces entreprises, si elle répond aux critères du programme, obtient une aide financière du PEFSAD.
Le gouvernement du Québec n’a pas répondu à ses engagements ces dernières années dans ce domaine. Le programme de soutien à la clientèle n’a même pas un réel titulaire au gouvernement, étant tout simplement rattaché à des crédits débloqués par le Conseil du trésor chaque année, dévolus au MSSS et administrés par les entreprises. Ce qui fait dire aux intervenants que la vision à long terme, tant nécessaire pour concevoir un partenariat durable et viable avec les EÉSAD, ne relève finalement de la responsabilité de personne au gouvernement.
La demande des EÉSAD vise à obtenir 15 millions de dollars pour le programme d’aide à la clientèle de manière à rattraper l’augmentation du coût de la vie depuis 12 ans. Comme eux, il nous semble impératif que cette somme se retrouve dans le budget du gouvernement en mars 2010.
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