Le projet de loi sur le climat et l’énergie (l’American Power Act), présenté par les sénateurs John Kerry (démocrate) et Joe Lieberman (indépendant) il y a deux semaines, fait l’objet d’intenses négociations au sein du Sénat américain.
Et une loi a certainement plus de chance d’être adoptée quand elle est soutenue par les 500 plus grandes fortunes des États-Unis. En effet, des poids lourds de l’industrie comme Ford, Google ou PepsiCo ont signé une lettre envoyée vendredi au président Obama et aux Sénateurs, rédigée par une soixantaine de groupes environnementaux. “It’s time for Democrats and Republicans to unite behind bipartisan, national energy and climate legislation that increases our security, limits emissions, and protects our environment while preserving and creating American jobs.”
De son côté, le président Obama a une fois encore appelé de ses vœux l’adoption rapide d’une loi sur l’énergie dans son discours d’ouverture à la salle Est de la Maison-Blanche, jeudi dernier. « If nothing else, this disaster should serve as a wake-up call that it’s time to move forward on this legislation ».
Selon plusieurs analystes politiques, l’amendement proposé par la sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski, et qui sera débattu le 10 juin prochain au Sénat, fera office de test. La sénatrice républicaine souhaite limiter les pouvoirs de l’agence de la protection de l’environnement (Environmental Prtoection Agency), qui, selon le projet de loi, aurait le pouvoir de réguler les émissions de gaz à effet de serre au niveau national. Un pouvoir que beaucoup jugent disproportionné, même chez les sénateurs démocrates.
Si elle obtient plus de 55 voix (sur 100) cela pourrait « sonner le glas » pour la loi, affirment les analystes politiques. Même en dessous des 50 voix, les partisans d’une régulation stricte des émissions de carbone devront demeurer prudents, affirment les analystes.
Le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham, est de ceux-là. Ce républicain, qui a négocié les termes du projet de loi avec John Kerry et Joe Lieberman, affirme que la marée noire dans le Golfe du Mexique complique les chances d’adoption d’une loi sur le climat. Il pense que la ligne plus dure de l’administration sur l’exploration pétrolière –et notamment la décision de mette un moratoire sur la poursuite des forages pétroliers – pourrait perturber les négociations, déjà délicates, et faire perdre les votes cruciaux des députés de Alaska et de la Louisiane.
“ I understand why the president is taking a pause on drilling, but when you talk about cancelling leases, when you talk about stopping Alaska exploration, it makes it harder for this concept to sell (…) If [Obama] says we’re gonna not be able to drill along Alaska’s coast, put a moratorium on that, that makes it harder for Lisa Murkowski to pursue this grand bargain we’ve got ”, affirme Graham.
Le porte-parole de Lisa Murkowski affirme pour sa part que le duo Kerry-Lieberman n’a pas assez de soutien du côté démocrate pour pouvoir faire passer la loi.
« Sen. Murkowski continues to support economically sound climate legislation. Unfortunately, as of yet, we have not seen a proposal that meets her criteria of doing no harm to the economy », dit Robert Dillon.
La majorité démocrate, qui dispose de 59 voix sur 100 au Sénat, a besoin d’au moins un sénateur républicain pour passer le seuil des 60 voix nécessaires à l’adoption de la réforme sans tomber dans les procédures d’obstructions systématiques du Parti Républicain.
[...] pouvoir s’en passer. Il faut souhaiter que l’administration Obama réussira à promulguer une loi sur le climat et l’énergie ambitieuse pour changer cet état de fait, et qu’elle aura des retombées significatives sur le [...]