Le mouvement de protestation contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Sarkozy prend de l’ampleur. Les premières manifestations du printemps, alors que n’était pas encore connu le contenu réel de la réforme à venir, n’avaient pas été très suivies par les travailleurs. La dernière en date, le 27 mai, avait attiré 400 000 personnes selon les observateurs.
Selon Bernard Thibault, dirigeant la CGT, les manifestations du 24 juin auraient mobilisé autour des 2 millions de personnes. Pour le secrétaire général de la CFDT, il était « important de montrer que la mobilisation est beaucoup plus importante que celles de ces dernières semaines, ce qui montre que les salariés sont en train de se rendre compte que cette réforme est injuste ». On annonce de nouvelles grèves et des manifestations à la rentrée avant la grève générale européenne du 29 septembre.
Les grandes lignes de la réforme
Mais justement, en quoi la réforme proposée est-elle injuste ? Voici les grandes lignes du projet de loi sur les retraites proposé le 16 juin. D’abord, son objectif principal est de ramener les régimes de retraite à l’équilibre en 2018, un déficit estimé à plus de 32 milliards d’euros en 2010 :
• Relèvement progressif de l’âge légal de départ à 62 ans d’ici 2018, par tranche de quatre mois supplémentaires tous les ans.
• Relèvement parallèle de 65 à 67 ans de l’âge du taux plein, qui permet de toucher sa retraite sans décote, entre 2016 et 2023.
• Hausse de la durée de cotisation de 41 ans à 41 ans et trois mois en 2013.
• Alignement du taux de cotisation des fonctionnaires (7,85%) sur celui du privé (10,55%) en dix ans, à raison de 0,27 point par an.
• Alignement des règles d’obtention du « minimum garanti » sur celles du privé.
Le régime français comporte aussi plusieurs régimes spéciaux et particuliers (par exemple pour les emplois pénibles) pour lesquels de mesures sont aussi prévues. Mais ces régimes ne touchent qu’une faible minorité de personnes.
Par ailleurs, en contrepartie de ces coupures dans le régime, la réforme prévoit une hausse des cotisations :
• Création d’un prélèvement de 1% sur la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, qui passera de 40% à 41% au nom d’une « contribution solidarité vieillesse ». Valeur estimée: 230 millions d’euros par an en 2011, 290 millions en 2020.
• Relèvement des taxes sur le capital: le taux d’imposition des plus-values mobilières passera de 18% à 19%, de même que le prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes et intérêts. Le crédit d’impôt sur les dividendes sera supprimé. Valeur estimée: 1,09 milliard d’euros par an en 2011, 1,34 milliard en 2020.
• Relèvement des taxes sur les stock-options, de 2,5% à 8% pour les bénéficiaires et de 10% à 14% pour l’employeur. Valeur estimée: 70 millions d’euros par an en 2011, 200 millions en 2020.
• Augmentation de la taxation des retraites-chapeaux via la création d’une contribution salariale de 14% et la suppression d’un abattement pour l’employeur. Valeur estimée: 110 millions d’euros par an en 2011, 140 millions en 2020.
• Annualisation du calcul des allègements de charges pour les entreprises, jusqu’ici mensualisés. Valeur estimée: 2 milliards d’euros par an en 2011, 2,4 milliards en 2020.
• Réforme de la prise en compte des frais liés aux revenus du capital pour les entreprises. Valeur estimée: 200 millions d’euros par an en 2011, 250 millions en 2020.
Parmi les autres mesures, celle du financement des déficits accumulés du système par le Fonds de réserve des retraites, qui devait en théorie n’être utilisé qu’après 2020 pour faire face au choc démographique, ne devrait sûrement passée comme une lettre à la poste. Le gouvernement veut aussi basculer les excédents du régime d’assurance chômage vers le régime de retraite à compter de 2015 (on estime une somme de 1,4 milliard d’euros en 2020). On peut aussi lire le texte de Philippe Frémeaux, sur OikosBlogue, pour comprendre les enjeux de la réforme.
Une contestation qui reçoit l’appui de la population
L’économiste Thomas Piketty résume: « Repousser l’âge légal de départ à la retraite à taux plein au-delà de 60 ans, dans le contexte actuel, c’est d’abord un moyen de récupérer très vite un ou deux milliards sur le dos des plus fragiles. Plus de la moitié des personnes, à l’heure de valider leurs droits à la retraite, sont aujourd’hui hors l’emploi. [...] C’est injuste socialement et ça ne règle rien. »
Pour plusieurs, la réforme proposée ne fait que prendre à la majorité des moins favorisés pour pouvoir payer les retraites de la minorité des plus favorisés. C’est pourquoi les Français expriment en majorité (68 %) du « soutien » ou de la « sympathie » envers les manifestations organisées, contre 14 % de personnes « opposées » ou « hostiles » et 16 % d’ »indifférents », selon un sondage CSA paru jeudi dans L’Humanité. Le baromètre BVA-Absoluce-Les Echos-France Info, indique quant à lui que 56 % se déclarent hostiles à la réforme des retraites et les deux-tiers (67 %) considèrent que la politique économique du gouvernement est « mauvaise ».
La France se divise sur ces réformes. L’hostilité est forte parmi les sympathisants de gauche (77 % sont contre), tandis que 77 % de sympathisants de droite déclarent soutenir la réforme. Les plus favorables au report de l’âge légal sont souvent les moins concernés, avec 51 % d’avis favorable parmi les 50-64 ans et 63 % parmi les 65 ans et plus. Plus on exerce un métier dans le haut de l’échelle sociale, plus la propension à trouver la réforme juste s’élève. Mais une majorité écrasante (84 % des personnes interrogées) jugent que la réforme ne permettra pas d’équilibrer durablement le financement des retraites, même parmi les sympathisants de droite, contre 15 % pensent que oui.
l’assimilation des petites retraites chapeau aux parachutes dores des grands patrons est inadmissible . c’est s’attaquer a la classe moyenne dite aisee pour sauver les riches . Debacle electorale assuree .
Bonjour à tous !
Alors que le gouvernement demande aux français de faire des efforts car les caissent sont vides, les hommes politiques de droite comme de gauche ne veulent pas remettre en cause leurs nombreux privilèges :
- cumul des indemnités,
- indemnités élevées pour lesquels ils n’ont aucun justificatif à fournir,
- fiscalité très avantageuse,
- 5 ans d’indemnités pour les députés qui perdent leur siège contre 2 ans de chômage pour le commun des mortels,
- une imunité qui les protège et une justice qui ne les sanctionne que légèrement même s’ils volent les contribuables,
- un régime de retraite hyper avantageux payé par le contribuable,
et j’en passe…
Sed quis custodiet ipsos custodies ? Juvénal (Satires, VI, 347-48) – Mais qui gardera les gardiens ?
Concernant les retraites, avez-vous entendu parler de l’amendement n°249 Rect. (RÉFORME DES RETRAITES – (n° 2770 )
), rejeté par le vote des députés le 3 septembre 2010 ?
Il est sous ce lien…
http://www.assemblee-nationale.fr/13/amendements/2770/277000249.asp
Vous le trouverez aussi en pièce jointe….
EXPOSÉ SOMMAIRE
Nos concitoyens supportent de plus en plus difficilement l’idée selon laquelle leurs élus et représentants bénéficieraient, dans leurs rémunérations comme dans la gestion de leurs droits sociaux, de dispositions dérogatoires du droit commun. Les différents systèmes mis en place pour sécuriser l’exercice de responsabilités politiques demandent à être harmonisés, afin que l’ambition légitime de permettre à chacune et chacun de s’investir dans les affaires publiques ne soit plus perçue comme une tentative de créer ou laisser perdurer des privilèges indus.
Après nous avoir longuement expliqué l’importance de réformer rapidement un régime de retraite en déficit, les députés refusent d’être soumis au régime de retraite de la majorité des Français.
Il est donc temps que chaque citoyen explique à tous les députés la nécessité de réformer leurs propres pensions, prélevées directement le budget de l’Assemblée…
En France, pays qui scande l’égalité, nous sommes très forts pour donner des privilèges à des minorités pendant que la majorité trime pour payer les avantages de ces minorités.
Aujourd’hui, il conviendrait de manifester pour mettre un terme à ces privilèges surtout quand c’est le contribuable qui paie…
Demandons l’alignement de la retraite des hommes politiques
sur le régime général !!!