Beaucoup de bruit pour rien, nous dit un collaborateur du journal Le Devoir du 10 juillet. Les experts du climat qui ont produit le dernier rapport du GIEC ont été lavés de tout soupçon de dissimulation ou de falsification de données. Pas moins de trois enquêtes ont permis d’établir hors de tout doute « la rigueur et l’honnêteté scientifique » des climatologues.
Pratiquement aucun grand média de masse n’a fait la « une » de cette nouvelle. Mais à l’automne dernier, en pleine négociation sur les changements climatiques de la conférence de Copenhague, tous les médias portaient une attention démesurée à cette supposée « affaire » suite à la publication sur internet de plus d’un millier de courriels et de documents de chercheurs collaborant avec le Centre de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia (CRU), victime d’un piratage informatique.
Beaucoup de bruit pour rien ? Il faudrait plutôt dire que cette magistrale arnaque a très bien servi les négationnistes du réchauffement.
Aux Etats-Unis, seuls quelques grands médias ont publiquement reconnu leurs erreurs et se sont rétractés. Il faut dire qu’au sud de la frontière, la droite réactionnaire s’était déchainée en s’emparant de cette affaire pour, indirectement, s’attaquer au président Obama et à ses efforts pour faire passer une loi sur le climat. Le Climategate s’est transformé en une large campagne de dénigrement du travail des climatologues sur un vaste ensemble d’enjeux, tel que celui sur les forêts humides amazoniennes.
Cette campagne médiatique, financée entre autre par les pétrolières et la Chambre de Commerce des Etats-Unis, a effectivement débouché sur une augmentation du scepticisme de la population étatsunienne sur les enjeux climatiques, mesurable dans les sondages. Le mal a été fait. Et il semble que même la pire catastrophe environnementale de l’histoire des États-Unis n’a pas réussi à retourner la situation.
un white wash très controverser