Deux records dans l’industrie de la finance viennent d’être battus aux États-Unis : record de saisies de maisons par les institutions financières et … record de bonus aux courtiers ! Comme je l’indiquais dans un billet la semaine dernière sur la conjoncture économique en 2011, les problèmes de l’immobilier aux États-Unis ne sont pas terminés. « Si l’emploi ne repart pas bientôt sur des bases plus solides […], il y a un risque de retomber dans un nouveau cycle, encore plus dramatique, de saisies de maisons. »
Le blogue étatsunien Think Progress indique dans un billet publié en décembre que malgré un moratoire sur le processus des saisies de maisons par quelques grandes institutions bancaires, en raison du scandale de l’utilisation de mécanismes d’approbations automatisés quasi-frauduleux, le nombre de saisies devrait dépasser le million en 2010 et, à ce titre, constituer un nouveau record d’établi depuis le début de la crise de l’éclatement de la bulle. « Unfortunately, it’s a record that we’ll probably break again next year », affirme le vice-président de RealtyTrack, Rick Sharga.
Mais au même moment, l’industrie de la finance a terminé l’année 2010 sur une note très généreuse pour les courtiers. Elizabeth Warren, la responsable de la mise en place du nouveau Consumer Financial Protection Bureau, créé dans la foulée de la réforme des institutions financières de l’administration Obama, déclarait récemment au Bloomberg News que les profits records de Wall Street allaient vraisemblablement conduire à une nouvelle saison de remises de bonus qui montrerait, à toute la population, que « we still have a problem with economic disparity. »
Alors que la croissance du salaire moyen pour l’ensemble des États-Unis est pratiquement nulle depuis 2008, en raison d’une demande en stagnation, voir en diminution dans certains secteurs, les firmes de Wall Street s’apprête à donner aux courtiers des bonus toujours plus extravagants. Selon un spécialiste :
«As Wall Street returned to profitability, cash bonuses paid to securities industry employees located in New York City grew by 17 percent to $20.3 billion in 2009. Given compensation and revenue trends so far this year, it appears the cash bonus pool will be smaller than last year, although the average bonus may be somewhat higher since it will be shared among fewer workers. »
Un sondage montre que 70 % des Étatsuniens voudraient que les bonus soient interdits pour les firmes qui ont reçu de l’aide gouvernementale, alors que 7 % seulement étaient en accord avec ces formules de récompenses. Une question : pour qui ont donc voté ces 70 % pour les élections de mi-mandat…
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