Le scénario du PNUE : investir 2 % du PIB mondial pour une économie verte
Dans le billet précédent, on a vu que l’association environnementale WWF proposait une révolution industrielle qui permettrait de se libérer des énergies fossiles d’ici 2050. Mais cette multiplication d’initiatives, réalisables dès aujourd’hui, ne peut véritablement survenir que s’il existe un cadre global et une coopération d’ensemble des nations autour d’objectifs communs. C’est là le rôle de l’ONU.
Dans ce domaine, le PNUE (Programme des Nations unies sur l’environnement) joue sur plusieurs tableaux pour provoquer, comme le dit l’expression très populaires ces temps-ci, les conditions gagnantes. D’un côté, le PNUE cherche à mobiliser les acteurs financiers pour s’impliquer dans le financement des solutions. Dans un document produit dans le cadre d’une de ces initiatives – l’UNEP Finance Initiative – la PNUE évalue que les dommages environnementaux causés par l’activité humaine se seraient élevés à 6 600 milliards $ en 2008, soit l’équivalent de 11 % du PIB mondial. C’est un montant plus important, nous dit UNEP FI, que les 5 400 milliards $ de perte de valeur des caisses de retraite des pays développés provoqués par la crise financière de 2007-2008. Si rien n’est fait, ces dommages seront de 28 000 milliards $ en 2050 !
Mais l’UNEP FI dit ceci aux grandes institutions financières : sur les 6,6 billions de dommages en 2008, les 3 000 plus grandes entreprises publiques mondiales sont responsables à elles seules de 2,15 billions $ de dommage du fait de leurs activités. Dans la mesure où ces entreprises devront tôt ou tard payer pour les dommages environnementaux qu’elles occasionnent, la valeur de ces entreprises sera affectée, ce qui se répercutera sur les rendements des institutions financières. Pour protéger la valeur de long terme de leurs actifs, ces institutions doivent donc agir pour changer les pratiques des entreprises dans lesquelles elles investissent pour diminuer leurs risques, ce qu’elle appelle les risques financiers des changements climatiques.
Mais d’autre part le PNUE travaille avec les gouvernements. Récemment, dans la perspective de Rio+20 – la prochaine grande conférence sur le développement durable qui aura lieu à Rio de Janeiro en juin 2012 –, il a rendu public un rapport – Vers une économie verte : Pour un développement durable et une éradication de la pauvreté - dans lequel il propose d’investir 2 % du PIB mondial dans dix secteurs clés permettrait de mettre en ouvre la transition vers une économie verte caractérisée par de faibles émissions de carbone et l’utilisation efficace des ressources. Selon le PNUE, ces investissements planifiés de 1 300 milliards $ par année parviendraient à contrecarrer la mauvaise allocation actuelle flagrante des capitaux, ce qui permettrait de diminuer les risques, les chocs, les pénuries et les crises de plus en plus inhérents à l’économie carbone – « l’économie brune » – existante, responsable de l’épuisement des ressources et du niveau élevé des émissions de carbone.
Pour le PNUE, l’économie décarbonisée – « l’économie verte » – est bonne non seulement pour créer des emplois verts dans les pays développés, mais elle constitue également un catalyseur essentiel de croissance et d’éradication de la pauvreté dans les pays en développement, où près de 90 % du PIB généré par les populations pauvres dépendent de la nature ou du capital naturel tel que les forêts et l’eau douce. À l’heure actuelle, nous dit le PNUE, entre 1 et 2 % du PIB mondial sont consacrés à diverses subventions qui perpétuent souvent l’utilisation non durable des ressources dans des domaines tels que les combustibles fossiles, l’agriculture (y compris les subventions aux pesticides), l’eau et la pêche. Un grand nombre d’entre elles participent à la dégradation de l’environnement et à l’inefficacité de l’économie mondiale. Leur réduction ou leur disparition progressive présenterait de multiples avantages et libérerait des ressources pour financer la transition vers une économie verte. Il faut donc se résoudre rapidement à rediriger ces sommes vers de nouvelles pratiques.
Le PNUE cible 10 secteurs qu’elle juge essentiel au verdissement de l’économie mondiale : agriculture, bâtiment, offre énergétique, pêche, foresterie, industrie (dont efficacité énergétique), tourisme, transport, gestion des déchets et eau. Sur les 2 % du PIB proposés dans le rapport, les investissements par secteur seraient les suivants (les montants cités sont des investissements annuels) :
• 108 milliards de dollars pour le verdissement de l’agriculture, petites exploitations comprises ;
• 134 milliards de dollars dans le verdissement du secteur du bâtiment en améliorant l’efficacité énergétique) ;
• plus de 360 milliards de dollars dans le verdissement de l’offre énergétique ;
• près de 110 milliards de dollars dans le verdissement de la pêche, comprenant une baisse de la capacité des flottes mondiales ;
• 15 milliards de dollars dans le verdissement de la foresterie avec d’importantes répercussions bénéfiques en termes de lutte contre le changement climatique ;
• plus de 75 milliards de dollars dans le verdissement des activités industrielles, dont l’industrie manufacturière ;
• près de 135 milliards de dollars dans le verdissement du secteur du tourisme ;
• plus de 190 milliards de dollars dans le verdissement du transport ;
• près de 110 milliards de dollars dans les déchets, avec le recyclage ;
• un montant du même ordre dans le secteur de l’eau dont l’assainissement.
Ce rapport vise à accélérer le développement durable et fait partie de la contribution du PNUE à la préparation de la conférence Rio+20 qui aura lieu au Brésil l’année prochaine. Les pays sont également invités à fournir d’autres exemples d’économie verte. Dans les mois à venir, l’équipe en charge de l’Économie verte au PNUE prévoit de présenter le rapport dans plusieurs capitales à travers le monde.
je suis journaliste environnementaliste animateur d une association de protection de la nature ns sommes l ouest cameroun ns sommes tres ravi de l implication du PNUE ds le changement climatique, ns aimerions echanger avec les organismes qui travaillent ds ce dommaine YANEYA JOSUE TEL 00 237 99 68 6948