Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
Le réchauffement climatique et les ressources en eau
Un nouveau rapport produit par le Département étatsunien de l’Intérieur averti la population que le réchauffement climatique devrait vraisemblablement exacerber les problèmes de fourniture d’eau dans les États de l’ouest des États-Unis. Selon le Secrétaire Ken Salazar, trois grands bassins hydrographiques – Colorado, Rio Grande et San Joaquin –, qui fournissent de l’eau à huit États et à une partie du nord du Mexique, devraient connaître une diminution du flux annuel de 8 à 14 % au cours des prochaines décennies. Ce sont des dizaines de millions de personnes qui seront affectés par cette situation. En raison des dégels avancés et des précipitations estivales moindre, le rapport prévoit une augmentation des inondations printanières et des sécheresses prolongées.
La sécheresse frappe la moitié de la France
La France ferait face à une sécheresse qui touche l’agriculture sur plus de la moitié du territoire. Selon Bruno Le Maire, le Ministre de l’Agriculture, « il y a une situation d’urgence ». La sécheresse, qui va se traduire par des rendements plus faibles des cultures, pousse certains éleveurs à abattre une partie de leur bétail pour pouvoir nourrir leurs bêtes. Les surfaces de culture seraient en train de jaunir et de dessécher, devenant bientôt inutilisables par les éleveurs. Le ministre aurait appelé les banques et assurances à la solidarité… « Il est normal que les banques, que nous avons soutenues pendant la période de crise en 2008, jouent aussi le jeu et voient ce qu’elles peuvent faire pour soutenir les exploitants en matière de trésorerie, de report d’intérêts, de dette ». Depuis quelques semaines, les assureurs refusent les nouvelles souscriptions de contrats pour risque climatique, parce que le risque serait avéré… Le code des assurances interdit la souscription de contrats en cas de risque avéré, fait valoir Groupama !
Australie : une décennie charnière
La Australian Climate Commission, composée de scientifiques, vient de publier un rapport intitulé « The Critical Decade » dans lequel ils plaident pour « l’arrêt de l’autodestruction de la civilisation moderne ». S’appuyant sur des analyses montrant que les sécheresses, inondations et vagues de chaleur extrême sont appelées à se répéter de façon encore plus dramatique, il appelle les décideurs à prendre des mesures rapides, au cours de la présente décennie, pour changer les tendances. Pour un pays qui comprend aisément ce que cela implique, le rapport signale la probabilité de la hausse du niveau de la mer de 0,5 à 1 mètre d’ici la fin du siècle ainsi qu’une acidification exceptionnellement rapide des océans, menaçant la vie marine à un rythme jamais vu depuis 25 millions d’années !
Le rapport explique que la science sur le climat « is being attacked in the media by many with no credentials in the field…. By contrast to the noisy, confusing ‘debate’ in the media, within the climate research community our understanding of the climate system continues to advance strongly. »
UK : couper les GES de 50% d’ici 2025
Alors que la Grande-Bretagne avait déjà ciblé de réduire ses émissions de GES de 25 % pour 2025 par rapport à son niveau de 1990, le comité britannique chargé du suivi de la lutte aux changements climatiques propose de doubler la cible, c’est-à-dire une réduction de 50 % des GES. À la condition que l’Union européenne fasse le même choix… Nous avons vu dans un billet en avril qu’au sein même de l’Union européenne un débat fait rage autour de la proposition d’augmenter l’objectif de 20 % à 30 %. Donc il y a loin de la coupe aux lèvres pour les Britanniques. Venant d’un gouvernement – de David Cameron – qui sabre sauvagement dans les dépenses publiques en dépeçant l’État de ses capacités de régulation, on peut légitimement se demander s’il ne s’agit pas là d’une misérable diversion face à une population mécontente, mais qui est fondamentalement acquis à l’enjeu climatique Pourtant, la mise en place d’une taxe carbone fin mars semble indiquer que le gouvernement Cameron prend néanmoins les moyens pour y arriver.
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