Avec l’augmentation des prix du pétrole, les pétrolières connaissent une remontée indécente de leur chiffre d’affaire et de leurs profits. La semaine passée, les données des « Big Five Oil » de l’industrie ont été dévoilées pour le troisième trimestre. Au total, ces cinq entreprises ont généré des profits de 32 milliards $.
La plus grosse des Big Five est ExxonMobil (la maison-mère d’Esso Canada). En trois trimestres seulement, la valeur du chiffre d’affaire de cette pétrolière dépasse le PIB annuel du Québec. Au rythme où elle engrange les profits pour 2011, ses profits annuels seront équivalents à la moitié du budget du gouvernement du Québec (40 milliards $). Pour une seule entreprise, n’est-ce pas là un pouvoir économique inacceptable ? Ce pouvoir, elle s’en sert pour défendre ses privilèges. En 2008 et 2009, selon les chiffres officiels recueillis par le Center for Responsive Politics, elle a dépensé 56 millions $ en lobbying. Ce qui explique qu’elle a un taux d’imposition moins élevé sur ses profits que l’impôt sur le revenu de la majorité des Étatsuniens. Au cours de cette année seulement, elle a dépensé 11 milliards $ en rachat de ses actions, afin d’augmenter son rendement (et par le fait même les revenus des dirigeants). Rex Tillerson, le pdg d’ExxonMobil a reçu 21 millions $ en compensation directe en 2010.
C’est à peu de chose près la même histoire avec les quatre autres grosses pétrolières. Chevron annonçait des profits de 7,8 milliards $ pour le 3e trimestre. Son pdg, John Watson a reçu $16.3 millions $ en 2010, une augmentation de 85% par rapport à 2009. Royal Dutch Shell reporte des profits de 6,9 milliards $ au 3e trimestre. C’est plus du double des profits déclarés pendant le même trimestre de 2010. BP, la responsable du désastre environnemental du Golfe du Mexique, annonce quant à elle des profits de 4,9 milliards $. Après trois trimestres, ses profits atteignent 16 milliards $. Jusqu’à maintenant, BP n’a payé que 7 des 20 milliards $ qu’elle doit débourser pour payer les réparations aux victimes du Golfe. Enfin, la plus petite des Big Five, ConocoPhillips, rapporte des gains nets de 2,6 milliards $, en baisse de 14 % en raison de la baisse de production en Chine et du conflit en Libye.
Ensemble, les Big Five sont également assis sur des ressources monétaires liquides de 59 milliards $. Au cours des dix dernières années, elles ont engrangé des profits de 1 000 milliards $. Pourtant, elles auraient coûté à l’administration fédérale des États-Unis 40 milliards $ au cours de la même période en dépenses fiscales !
Voici les résultats complets pour les trois premiers trimestres de 2011 :
Peut-on obtenir les chiffres pour l’année 2011. Et que représente, en %, le profit net des pétrolières en regard de leur chiffre d’affaire ?
[...] qu’accorde le gouvernement à l’éducation ! Pour les pétrolières la situation est similaire. Au cours des dix dernières années, les « Big Five Oil » ont engrangé des profits de 1 000 milliards $. Pourtant, elles auraient [...]