Ce premier ministre qui créé de toute pièce une crise sociale pour augmenter ses chances d’être élu pour un 4e mandat, qui n’a cessé depuis 2003 de spolier nos ressources au profit des étrangers et de quelques petits profiteurs locaux, n’a presque pas le choix de déclencher les élections cet été : s’il attend plus longtemps, il devra faire face à l’image quotidienne de cas de corruptions au profit des amis du régime, des petites élites locales et du PLQ lui-même, dévoilés par la Commission Charbonneau. Heureusement, nos médias qui carburent au scandale, n’auront pas le choix de passer ces nouvelles…
Jean Charest, cet émule de Machiavel, n’est sûrement pas un politicien à sous-estimer. Il représente tout ce qu’il y a de pervers dans le système électoral actuel. Il peut déclencher les élections quand il veut, donc créer les événements (la crise étudiante) ou profiter des événements (la crise financière de 2007-2008) pour sa réélection. Il peut aussi gouverner grâce à une minorité d’électeurs. Au cours des derniers mois, il a tout fait pour bouleverser la paix sociale de manière à créer un climat de perturbation, de désordre. Par trois fois, alors que le mouvement étudiant parvenait à mobiliser largement ses membres, et même d’autres mouvements de la société civile, obtenant alors un appui ferme et résolu de la population, le gouvernement a fait mine de vouloir négocier. Mais dans chaque cas, ce n’était que pour mieux rompre ces négociations quelques jours plus tard, sans avoir négocié de bonne foi, rejetant le blâme sur les étudiants, faisant à chaque fois renverser un momentum favorable que ces derniers avaient su créer.
On ne peut pas se fier totalement aux sondages. Selon ces derniers, on trouverait 30% de citoyens qui sont prêts à renouveler le mandat de gouvernement corrompu à l’os ! 30% !!! On trouve même un 20 % prêt à accorder leur vote à la CAQ, qui pourtant sent tout aussi mauvais de collusion et de corruption que le PLQ. Ce serait donc 50 % de la population québécoise qui voterait pour cette droite sans morale et sans scrupule, au service du 1%. Est-ce possible ? Sincèrement, j’en doute. Lorsque même les humoristes québécois, généralement plutôt apolitiques, commencent à s’indigner contre l’intolérable mépris de ce gouvernement, malgré le ‘climat de désordre’ qu’il cherche à créer, c’est que tout est en train de basculer.
Néanmoins, parmi les scénarios qu’on peut envisager en ce moment, il y a celui de la multiplication d’affrontements entre la police et les associations étudiantes lors de la rentrée de la mi-août (c’est-à-dire peu après le déclenchement des élections), ce qui renforcerait le courant qui défend ‘la loi et l’ordre’ et qui propage l’hystérique ‘climat de désordre’. Dans ce scénario, je ne suis pas du tout certain que l’éventuel engagement du mouvement étudiant dans la campagne électorale serait favorable à une alternative aux libéraux. Bien au contraire, ceux qui s’engageront dans des actes de désobéissance civile et de ‘perturbation économique’ seront les alliés objectifs du PLQ puisqu’ils provoqueront immanquablement un renforcement du courant ‘de la loi et de l’ordre’. Même si j’ai plutôt confiance que la FECQ et la FEUQ s’engageront dans un vrai travail politique de discussion avec la population, je ne suis pas aussi optimiste pour la CLASSE.
Pourtant, l’élection éventuelle d’un quatrième gouvernement Charest serait catastrophique à tout point de vue : non seulement ce mandat de fin de régime serait politiquement ingouvernable, traversé par des scandales sans fins; il représenterait surtout un saccage quasi-irréversible de nos ressources naturelles. En plus, il marquerait aussi la fin de la paix sociale au Québec. Dans les conditions actuelles, marquées par un climat de désordre ‘virtuel’, créé de toute pièce par une manipulation médiatique, ce gouvernement serait totalement illégitime. D’autant plus que ce gouvernement a refusé que les étudiants puissent voter sur leur campus. Aux yeux de la majorité (puisque ce nouveau gouvernement ne peut procéder que d’une minorité), cette élection serait vue comme un vol démocratique, ce qui ne pourrait qu’ouvrir la voie à une période de confrontations comme le Québec n’en aura jamais connu auparavant.
On peut constater de visu comment un gouvernement peut avoir un pouvoir de nuisance catastrophique. L’administration Harper ramène le Canada, et le Québec par le fait même, des décennies en arrière dans le domaine environnemental. Il est le fer de lance des forces réactionnaires internationales (financières et pétrolières). Au-delà des petites guéguerres locales entre Charest et Harper, un 4e mandat Charest signifierait, avec la mise en œuvre du Plan Nord et des projets d’énergies fossiles au Québec, une surmultiplication du pouvoir de nuisance canadien.
Il faut tout faire pour s’y opposer. J’appui l’Appel au front uni, paru dans un billet aujourd’hui, qui invite à un vote stratégique. Il faut à tout prix éviter le pire.
Vraiment il est drôle ce type. Quel culot pour écrire un tel concentré de conneries. Une bonne » Même les humoristes québécois, plutôt généralement apolitiques… Ha Ha Ha.. Mai vous nous prenez pour des cons !
Une cure intensive en institution serait le remède approprié et un bienfait pour rectifier votre analyse de la situation politique.
Ave
[...] rang le plus élevé de la gestion publique. Le chaos, c’est Charest lui-même qui nous y mène, comme je l’expliquais dans mon billet du 5 juillet ! En déclenchant les élections pendant la période estivale, en plein dans la « crise » [...]