Comme je l’annonçais récemment dans un billet, je désirais revenir une nouvelle fois sur la fameuse famille Koch, le principal approvisionneur de fonds du mouvement du Tea Party aux États-Unis. J’ai déjà indiqué, dans un billet précédent, les capacités financières de cette famille et le rôle qu’elle a joué, et qu’elle continue à jouer, dans l’extrême-droite étatsunienne.

Il faut préciser que le père des deux frères Koch, dont ils ont hérité à la fois la fortune colossale et l’esprit étroit, était le fondateur de l’organisation anti-communiste John Birch Society dans les années 1950. Cette organisation a été de tous les combats contre les droits civiques aux Etats-Unis. On la soupçonne d’avoir été mêlée aux assassinats des frères Kennedy et de Martin Luther King. Aujourd’hui, on retrouve les frères Koch derrière plusieurs paravents – dont l’Heritage Foundation, l’Americans for Prosperity (AFP), le Tea Party et plusieurs autres organisations récentes dont November is Coming, Hands Off My Healthcare, et l’Institute of Liberty,- qui ont toutes été mobilisées pour donner la raclée infligée à Obama aux élections de mi-mandat.

Mais la famille Koch est d’abord et avant tout un puissant groupe industriel actif dans le gaz et le pétrole, les produits chimiques et la forêt. Les frères Koch sont les principaux partenaires étatsuniens de l’industrie des sables bitumineux de l’Alberta. La raffinerie de la famille Koch, au Minnesota, traite 325 000 barils de pétrole par jour, dont 80 % provient des sables bitumineux de la province canadienne.

Selon une analyse récente du site web Think Progress, l’entreprise de la famille Koch, Koch Industries, serait la principale source d’émission de CO2 aux États-Unis. En s’appuyant sur les standards connus de l’industrie, Think Progress évalue que l’empreinte carbone de Koch Industries serait aux alentour de 300 millions de tonnes de CO2. Chaque année, l’entreprise serait responsable, à elle seule, de 5 % des 7 milliards de tonnes de CO2 émis aux États-Unis.

Les revenus annuels du groupe seraient évalués à 100 milliards $, ce qui leur donne amplement les moyens d’alimenter leur vaste machine de propagande de négation des changements climatiques. L’immense profitabilité de Koch Industries – 43 milliards $ -découle directement de la liberté quasi-totale qu’a cette entreprise de polluer sans conséquences, gratuitement. S’il y avait par exemple un marché carbone, on calcule que le prix de leurs activités polluantes pourrait s’élever entre 10 et 40 milliards $. Leur attaque virulente contre ceux qui veulent imposer un coût à cette pollution n’est rien d’autre que l’intérêt égoïste de ploutocrates sans scrupules, de la cupidité sans borne qui les anime d’engranger des milliards de dollars en profit.

Or, en dépensant autour d’un milliard $ par année pour financer le Tea Party et l’ensemble de leurs organisations paravents, qui vont pour plusieurs années représenter un obstacle infranchissable pour ceux qui veulent une politique sur le climat aux États-Unis, la famille Koch réalise un investissement extrêmement payant pour poursuivre ses activités environnementales criminelles.